Hôtel Jean Bart, juin 2009.
Avec une pensée pour Jacques Izoard, dont c’était, me dit-on, le port d’attache à Paris.
(et une publicité subliminale pour les deux plusses meilleures revues du monde.)
Hôtel Jean Bart, juin 2009.
Avec une pensée pour Jacques Izoard, dont c’était, me dit-on, le port d’attache à Paris.
(et une publicité subliminale pour les deux plusses meilleures revues du monde.)
Le Bathyscaphe a survécu à sa longue immersion dans les eaux froides de l’hiver et vient de retrouver le chemin du port de Montréal. À son bord, des textes repêchés contre vents et marées, mais aussi des images, du sexe et des jeux !
Au sommaire : Jean-Yves Bériou, Simon Bossé, Daniel Canty, Geneviève Castrée, Benoît Chaput, Byron Coley, Louis-Philippe Côté, Bérengère Cournut, Hélène Frédérick, Sarah Gilbert, Joël Gayraud, Thierry Horguelin, Morag Kidd, A.J. Kinik, Julien Lefort, Anne Marbrun, Monsieur Moulino, Thurston Moore, Hermine Ortega, Antoine Peuchmaurd, Pierre Peuchmaurd, Hannah Reinier, Pierre Rothlisberger, Alexandre Sanchez, Barthélémy Schwartz, André Stas, Valerie Webber.
Le fier équipage présentera son nouveau rapport de plongée à la librairie le Port de tête (262, av. du Mont Royal Est, Montréal), ce jeudi 11 juin à partir de 18 h 30.
Le personnel de bord de la librairie vous prouvera qu’il a le pied marin et vous attendra en salle des machines ou sur le délicieux pont arrière pour pourvoir à vos moindres besoins :
– Vins de mer rouges !
– Barbecue des boucaniers !
– Rires et barbes à rabais !
Le cocapitaine Benoît Chaput en profitera pour lancer à la mer son Carnet de neiges, qui inaugure à l’Oie de Cravan une nouvelle collection de plaquettes cousues main, «Le fer & sa rouille ».
Les plongeurs croisant dans les profondeurs du Marché de la poésie de Paris (place Saint-Supplice, 18-21 juin) pourront ramener ces trésors dans leurs filets au stand de l’Oie de Cravan.
L’équipage du Bathyscaphe. À droite, le capitaine Chaput.
La boîte aux lettres du professeur Aronnax.
27 mai
Bruxelles-Nord
– Passe un couple dans la salle des pas perdus. La fille, toute vêtue de noir, arbore un ouvrage en néerlandais consacré au scandale Fortis.
Aéroport de Zaventem
– Devant la porte d’embarquement B4, une dame tient en main Train de nuit pour Lisbonne de Pascal Mercier. Un jeune homme mal rasé en casquette emporte avec lui un trépied d’appareil-photo et Astérix chez les Belges.
Dans l’avion Bruxelles-Montréal
– Mon élégant voisin lit le Baiser de Qumran de Frédérique Jourdaa. Devant lui, une trentenaire plantureuse s’absorbe dans une biographie de Suzanne Valadon signée Michel Peyremaure, les Escaliers de Montmartre.
Montréal
28 mai
– Boulevard Saint-Laurent, au petit matin, un jeune homme longe le petit parc Lahaie en lisant bouche bée un Stephen King.
29 mai
– Entre deux averses diluviennes, une rousse en anorak vert s’est assise sur les marches d’escalier de la Bibliothèque du Plateau Mont-Royal pour lire Into the Wild de Jon Krakauer.
30 mai
– Place Gérald-Godin, un jeune homme en t-shirt orange promotionnel (« Gilson’s Auto Repair ») lit un Boris Vian à couverture rouge.
3 juin
– À l’heure de la pause de midi, plusieurs lecteurs sur les bancs publics de la place Ville-Marie : un lecteur de David Carso ; une lectrice de James Patterson, dont la voisine est plongée dans la Cité de jarre d’Arnaldur Indridason. Plus à l’écart, une dame assez déjetée extrait d’un de ses nombreux sacs plastique Aime, mange, prie d’Elizabeth Gilbert – tout un programme.
– Face à la Place des Arts, à la terrasse du Café Dépôt, un quinquagénaire ouvre la Petite Pièce en haut de l’escalier de Carole Fréchette.
– Deux brunes à lunettes sur le quai du métro Laurier. La première lit un volume de Che Guevara dans une collection de poche espagnole ; la seconde, d’allure plus sportive, Tentation de Stéphanie Meyer.
– Deux lectrices et trois lecteurs dans la rame qui descend vers Berri. Parmi ceux-ci, un jeune barbu plongé dans les Frères Karamazov.
4 juin
– Sur les bancs de pierre de la place Gérald-Godin, une jeune femme termine sa pause lunch en compagnie d’un gros thriller à couverture rouge et noir. Passe une blonde en tenue estivale, tenant en main la Femme en vert d’Indridason.
– Dans le métro, direction Côte-Vertu, un rouquin barbichu vêtu d’une chemise noire lignée s’initie au monde de la boxe amateur avec The Gloves: A Boxing Story de Robert Anasi.
Aéroport Dorval
– Dans la file du contrôle des passeports, une jeune brune aux sourcils nettement dessinés lit la Solitude des vainqueurs de Paolo Cuelho.
Dans l’avion Montréal-Bruxelles
– Un trentenaire savoure Jeeves dans la coulisse de P.G. Wodehouse, tandis qu’un homme mal rasé explore les Trois Royaumes de Louo Kouan-Tchong. Deux rangs plus loin, une dame reprend sa lecture de Princesse de Danielle Steele. Coucher de soleil mauve du plus bel effet sur la couverture.
– Derrière moi, une blonde s’est endormie sur l’épaule de son petit ami, qui lui tient la main. Posé sur sa tablette, The Diner d’Herman Koch.
5 juin
Dans le train Zaventem-Louvain
Une quadragénaire en chemisier bariolé annote au crayon Peruvians in Belgium, une publication de la faculté de sciences sociales de l’UCL.
rue Waverly (Montréal) encore et toujours, mai-juin 2009
La présence amicale du chat Le Charbonneur, les réveils triomphaux au son de John Coltrane ou d’un disque entêtant de Bonnie « Prince » Billy, The Letting Go, des livres rares traînant dans tous les coins : aucun doute, nous sommes de retour rue Waverly, où nous aurons vécu en direct les affres et les transes de la fabrication du Bathyscaphe n° 4, rêvé sur les superbes collages d’Alan Glass, surréaliste canadien établi de longue date au Mexique, frémi en découvrant les objets médusants d’Alexandre Fatta (reproduits dans une plaquette intitulée l’Œil liquide), et picoré dans l’excellente revue Stop Smiling : copieux numéro consacré au jazz, long entretien avec le regretté J.G. Ballard, etc.
Il y a une vingtaine d’années, je me trouvais à Berlin, où les fortunes de l’existence m’avaient conduit. L’Allemagne traversait alors une crise économique, et moi aussi.
Henri Calet, Poussières de la route. Le Dilettante.