Confinement

Sir Albert Richardson (1880-1964)
The architect Sir Albert Richardson refused to have electricity or any modern conveniences at Avenue House, the Georgian house at Ampthill in Bedfordshire that he bought in 1919 and made his home for the next forty-five years, preferring candles and lamps and immersing himself in the past. He was also fond of dressing up in Georgian costume around the house.
Adrian Tinniswood, The Long Weekend.
Life in the English Country House Between the Wars.
Jonathan Cape, 2016.



Avenue House
Autre chose

Le début de cet article de Gérard Legrand sur l’Effrontée de Claude Miller (Positif, janvier 1986), je ne l’ai jamais oublié.
Outre qu’il résume ce que devrait être l’activité critique — tâcher d’apporter des éléments d’analyse originaux plutôt que de répéter ce qu’ont déjà écrit ses confrères —, j’y repense toujours en période de « crise ». Essayons s’il vous plaît de parler d’autre chose.
Hitchcock, Disney et les acteurs



Source : Dans l’ombre d’Hitchcock. Alma et Hitch
(Laurent Herbiet et Patrick McGilligan, 2019)
D’autre part (6)

En couverture, détail d’une photo d’Antoine Peuchmaurd

Sur le site de l’éditeur.
De la morale
Il est de bon ton de blâmer la morale, toujours insupportable, réactionnaire, judéo-chrétienne. Il est certain en effet que la Bible ne recommande guère le meurtre, l’inceste, le parjure, l’adultère et que c’est dommage. Mais enfin les mêmes penseurs qui s’offusquent de cette morale ou de tout ce qui lui ressemble sont ceux qui pointent avec une minutie de douanier canadien ou d’inquisiteur sans bûcher ce que doit ou ne doit pas contenir un film : pas de soupçon de misogynie, de sexisme, de racisme, de moralisme, de sentimentalisme, de nationalisme, de populisme, pas de caricature de Bretonne ni de Corse, une juste représentation des classes sociales, de l’ambition mais pas de prétention, pas d’orgueilleuse maîtrise mais une « prise de risque », pas de lieux communs, forcément paresseux. Prudence ! Admettons que ces commandements ne sont pas moraux et qu’un film ne peut être bon s’il ne s’y soumet pas ! Adieu Griffith, Buñuel, Eisenstein, Ford, Risi… D’austères Catons nous ont persuadés que les opinions scandaleuses doivent être tues, nous qui croyions sottement que la vraie morale, qui se moque de la morale, impliquait l’intérêt et la tolérance pour l’expression des morales qui ne sont pas les nôtres.
Alain Masson, « Quelques mots. Auteur et genre ».
Positif n° 708, février 2020.
(Tout l’article est à lire.)
Sainte-Beuve à Zanzibar
L’hôtel Africa House conserve d’autres vestiges de son passé de club anglais. […] Mais le tabernacle, le Saint des Saints de l’Africa House, c’est sa bibliothèque, un millier de volumes, peut-être plus, rangés à l’intérieur d’une pièce où plus personne, semble-t-il, ne met jamais les pieds. De quoi esquisser une archéologie des références littéraires de plusieurs générations de fonctionnaires britanniques, entre l’établissement du protectorat, en 1890, et l’indépendance du territoire en 1963. Et certainement beaucoup plus de livres qu’aucun d’entre eux n’en lut jamais. À l’usure des reliures, à la flétrissure des pages, un chercheur assidu pourrait même déterminer ceux qui eurent le plus de succès, des nombreux mémoires diplomatiques ou militaires, des ouvrages sur Napoléon envisagé principalement sous l’angle de la défaite et de la relégation à Sainte-Hélène, de la relation de ces fameuses amours de Katherine O’Shea et de Charles Stewart Parnell qui devaient coûter à ce dernier sa carrière politique, des Mémoires de la comtesse de Boigne, de l’essai d’un certain J. W. Gregory, publié en 1925, intitulé The Menace of Colour, et développant une théorie raciste assez paradoxale qui préconise à la fois la ségrégation des masses et la libre circulation des élites, des lettres de Charles Darwin, de l’édition originale des Seven Lamps of Architecture de John Ruskin, des Lundis de Sainte-Beuve ou de Vingt Ans après… Je tiens à préciser qu’en dépit de tentations très vives, que je m’efforçais de justifier par la dégradation de cette bibliothèque et son inutilité flagrante aussi longtemps que personne à Zanzibar ne se souciera des jugements de Sainte-Beuve ou des sentiments de la comtesse de Boigne, je n’en ai pas retranché un seul volume, et que si un collectionneur tirait parti de ces indications pour mettre la bibliothèque de l’Africa House au pillage, sa maison serait dite anathème et sa descendance maudite au moins jusqu’à la septième génération. Enfin, il serait digne d’être nommé le porc de l’Afrique australe. Car cette bibliothèque, malgré tout, est entourée d’un certain respect, ses livres ne sont pas dispersés, et rien ne permet d’affirmer que ceux qui le méritent ne retrouveront pas un jour des lecteurs attentifs, quand bien même ils ne seraient que deux ou trois.
Jean Rolin, la Ligne de front. Quai Voltaire, 1988.