
Montréal, mai 2010

Ce riant décor orangé ne doit pas faire illusion. Au vu du papier peint,
des corridors lugubres et des borborygmes nocturnes de la tuyauterie,
il ne fait aucun doute qu’on séjourne dans l’hôtel de Barton Fink.


Paris, Hôtel Bellevue et du Chariot d’or, mars 2010.


Chambre escamotable, Paris, boulevard Arago, mars 2010.

J’ignore à qui je dois cet envoi qu’aucun mot n’accompagnait. Il s’agit d’un somptueux portfolio grand format (28,5 x 42 cm), réunissant trente-neuf photographies de chambres en noir et blanc, prises par autant de photographes d’Europe et d’Amérique. Grande variété de décors (du plus bressonien au plus extravagant) et de points de vue. Les uns privilégient le plan d’ensemble et les autres le détail singulier. Certains optent pour le pittoresque ou la saisie d’une ambiance, tandis que d’autres tendent vers l’abstraction (la photo du Suédois Knotan ressemble presque à un Rothko). Tantôt l’on traite l’espace en à-plats et tantôt l’on travaille les textures (plis et replis des draps chiffonnés au petit matin). Dans tous les cas il se confirme qu’il y a quelque chose de magique dans une photo de chambre, comme si l’intimité du lieu se redoublait de l’intimité de notre rapport à la photographie.
Et donc, aucune idée de la personne qui m’a fait parvenir ce superbe cadeau. Mais qu’elle en soit chaleureusement remerciée.


Nofound (bedroom). Rennes, Kaugummi Books, 2009. Quatre cents exemplaires numérotés.

Hôtel Jean Bart, juin 2009.
Avec une pensée pour Jacques Izoard, dont c’était, me dit-on, le port d’attache à Paris.
(et une publicité subliminale pour les deux plusses meilleures revues du monde.)


rue Waverly (Montréal) encore et toujours, mai-juin 2009
La présence amicale du chat Le Charbonneur, les réveils triomphaux au son de John Coltrane ou d’un disque entêtant de Bonnie « Prince » Billy, The Letting Go, des livres rares traînant dans tous les coins : aucun doute, nous sommes de retour rue Waverly, où nous aurons vécu en direct les affres et les transes de la fabrication du Bathyscaphe n° 4, rêvé sur les superbes collages d’Alan Glass, surréaliste canadien établi de longue date au Mexique, frémi en découvrant les objets médusants d’Alexandre Fatta (reproduits dans une plaquette intitulée l’Œil liquide), et picoré dans l’excellente revue Stop Smiling : copieux numéro consacré au jazz, long entretien avec le regretté J.G. Ballard, etc.
