Stendhal commente l’affaire Kerviel

… nos moeurs actuelles, lesquelles se sont cependant bien étiolées (excepté dans l’art de voler, par le télégraphe, à la Bourse).

17 février 1835


jeudi 21 février 2008 | Grappilles | 2 commentaires


Passages secrets




Florence, février 2008


mercredi 13 février 2008 | Pérégrinations | 2 commentaires


Typo des villes (2)




Florence


mardi 12 février 2008 | Typomanie | Aucun commentaire


Chambres


Florence, février 2008


lundi 11 février 2008 | Chambres | Aucun commentaire


L’art de l’insulte

Dans le dernier épisode de sa deuxième saison, le docteur Gregory House profère l’insulte de la décennie : « anti-semantic bastard ». La prochaine fois qu’un analphabète moderne1, parce que vous êtes soucieux de ce que les mots veulent dire, suggérera que vous êtes un emmerdeur, un coupeur de virgules en quatre, résumons-nous : un vil intello, traitez-le calmement de salopard antisémantique.

1. Publiciste, attaché de presse, cadre supérieur d’une entreprise agitatrice de culture — liste non close.


vendredi 1 février 2008 | Grappilles | 6 commentaires


Buñuel est une pierre

« Mais à l’extérieur rien n’adoucit la rigidité des lignes, rien n’éclaire le gris de la pietra serena, cette pierre qu’on extrait des carrières des environs de Florence, et dont sont construits la plupart de ses monuments. Les blocs sont taillés et ajustés avec une simplicité purement fonctionnelle d’où naît une dure beauté », écrivent, à propos du Bargello, Michelle Goby et Giovanna Bargioni (Florence, éditions Arthaud, 1972). Phrases lues ce matin. Hier soir, Arte rediffusait le Journal d’une femme de chambre, dont à mon grand regret je n’ai pu revoir qu’un fragment. Assez pour me souvenir que je n’avais guère aimé ce film il y a quinze ans ; assez pour réaliser qu’à l’évidence j’avais eu tort, pour être stupéfié par la netteté du dessin buñuelien: netteté du cadre, du découpage, de l’enchaîné des plans – sans raideur cependant ni lourdeur signifiante ; et sans plus d’équivalent dans le cinéma contemporain, où la dissolution du plan, l’approximation du cadre n’épargnent pas même les meilleurs. Célestine descend au jardin, longe une sorte de serre à ras du sol et rejoint le mur mitoyen de la propriété. Séquence banale, et cependant les trois plans tombent, s’enchaînent avec un tranchant de couperet. Oui, chez Buñuel aussi, « les blocs sont taillés et ajustés avec une simplicité fonctionnelle d’où naît une dure beauté ». Et son regard a la souveraine impassibilité des pierres.


lundi 28 janvier 2008 | Dans les mirettes | Aucun commentaire


Entrée des fantômes

B., cette femme admirable qui dépayse les cartes postales, m’adresse un mot rédigé au verso de deux photos anonymes de petit format datant du milieu des années quarante, dénichées dans une boutique au fond d’une caisse. Comme elle me connaît bien ! Je ne sais rien de plus émouvant que ce genre de trouvaille. Il y a quelques années j’ai acquis à la brocante un petit album photo à l’ancienne (format à l’italienne, reliure en cuir, pages en carton noir protégées par des feuillets de papier cristal) qui n’avait jamais servi. De retour chez moi, j’ai eu la surprise de découvrir entre les dernières pages une quinzaine de photos de famille, datées au verso de 1947.

La banalité même de ces clichés, leur touchante maladresse technique concourent à leur aura spectrale. Car bien sûr ces inconnus sont morts et oubliés depuis belle lurette, et ce sont d’anonymes fantômes que réveille notre contemplation.

J’ai une affection particulière pour ce promeneur magrittien déambulant dans une rue de Tournai.

Cependant, les très intrigantes photos que m’envoie B. ont quelque chose de plus, une étrangeté presque buñuelienne.


Ces gens mystérieusement penchés sur une fosse de la première photo – qu’est-ce qui attire ainsi leur curiosité ? – pourraient sortir d’une séquence de l’Âge d’or – n’y manque pas même le prêtre en soutane. Impossible devant la seconde, qui montre des hommes dormant tout habillés sur des matelas de fortune installés dans un salon bourgeois, de ne pas songer à l’Ange exterminateur. B. m’a précédé dans cette voie en proposant un effet de montage-collage onirique entre les deux images : ce que contemple avec un tel sérieux le groupe de la photo 1, ce sont les cadavres de la photo 2.

P.-S. : BC suggère pour sa part un rapprochement avec les expériences photographiques de Nougé. Bien vu.


vendredi 18 janvier 2008 | Grappilles | 2 commentaires