Accumulation 2

Lieu inconnu. Source : Bookfiend

Installation à Bratislava : 15 000 livres empilés dans une pièce et démultipliés par des miroirs
au plancher et au plafond. Source : notknownperson.deviantart.com.


Matej Kren, Idiome. Une tour (ou un puits) de livres à l’entrée de la Bibliothèque municipale de Prague.
Photos : Yotoung.
Accumulation 1
Arman et ses accumulations. Toujours la mesquinerie française. Trois ou quatre douzaines de joints de culasse et allez donc ! c’est une accumulation. Il y a quelques années, je tombai en panne dans un hameau du centre de l’Espagne où par bonheur se trouvait un garage. Le mécanicien diagnostiqua une rupture d’un joint de culasse. Je fus inquiet à la pensée de moisir plusieurs jours dans ce trou en attendant la pièce qui correspondait à la marque de mon véhicule. Mais l’homme eut tôt fait de me rassurer ; il me conduisit dans un vaste atelier où, du plafond, pendaient comme des jambons cinq ou six mille, au bas mot, joints de culasse. Nous ne perdîmes que quelque temps à trouver le bon, dans cette généreuse et authentique accumulation. Et quel spectacle !
Jean Schuster, T’as vu ça d’ta fenêtre,
Manya, 1990.
Dimanche en jazz 3


Connu surtout pour son travail de cartonniste à la télé (The Pink Panther, Mr. Magoo, puis Sesame Street et Scooby Doo), Cliff Roberts (1929-1979) illustra des livres pour enfants dans les années 1950, fit bouillir la marmite en dessinant et réalisant d’innombrables films publicitaires, éducatifs et industriels, et travailla à la pige pour de nombreux magazines, parmi lesquels Playboy et The New Yorker. Son graphisme dynamique et sa passion pour le Dixieland en faisaient l’illustrateur tout désigné de The First Book of Jazz de Langston Hughes (1955), où l’on reconnaît aisément sa patte.





Biographie illustrée de Cliff Roberts ici (en anglais).
D’autres illustrations de The First Book of Jazz ici.
Faire-part
J’étais mort et je n’en savais rien, c’est un courrier de l’administration fiscale qui me l’apprend opportunément ce matin.

Génériques ter
Post-scriptum. Un grand classique du genre dont on ne se lasse pas : le titre intégré au paysage urbain.



Génériques bis


Les typomanes férus de génériques — j’en connais au moins un — feront leur miel des captures d’écran de la Movie Titles Still Collection. Cent dix ans de titraille cinématographique classée par ordre chronologique, avec une possibilité de recherche par genre pour le film noir et le western. Superbe boulot de monomane comme on les aime1, et passionnant à plus d’un égard. En premier lieu, on peut y suivre décennie par décennie l’évolution des styles et des modes graphiques — depuis le triomphe de l’Art Déco dans les années 1930 jusqu’au retour au classicisme sobre, titre blanc sur fond noir, de ces dernières années. Ensuite, vous serez étonné du pouvoir d’évocation d’un simple titre de générique. Non seulement de sa capacité à réveiller le souvenir d’un film et de son ambiance avec autant de force que le photogramme d’une scène. Mais aussi à encapsuler la mémoire visuelle d’une époque vécue : se promener par exemple sur les deux pages des années 1980 vous téléporte instantanément dans cette décennie si proche et si lointaine avec l’efficacité d’une machine à remonter le temps. De la typo comme madeleine de Proust.
1. Il semble bien que le maître d’œuvre du site, Christian Annyas, n’épingle que les titres des films qu’il a effectivement vus, ce qui donne à son entreprise un cachet intime que n’ont pas d’autres sites plus exhaustifs mais plus impersonnels, tels Movie Title Screenshots Database et Movie Title Screens Page.








